Bienvenue sur la Radio Circulab (ex Activer l'Economie Circulaire)

Bonjour à toutes et à tous.

Aujourd'hui, je vous parle depuis une petite légumerie quelque part en Europe. Oui, vous avez bien lu une simple légumerie, alors rien de très futuriste, à première vue. Et pourtant, cet endroit est un symbole. Il y a dix ans, cette entreprise faisait face à des défis que vous connaissez bien. L'instabilité des chaînes d'approvisionnement, la volatilité des prix de l'énergie, les régulations environnementales qui changeaient au gré des décisions politiques.

Et bien sûr, les conséquences du changement climatique qui perturbaient, notamment les récoltes. Mais au lieu de céder à la pression du toujours plus vieux, toujours plus grand, ils ont choisi une autre voie, celle de la résilience. Ils ont repensé leur modèle, alors non pas pour être plus compétitif dans la course mondiale, mais pour être plus résilient face au choc. Le résultat, ils ont non seulement survécu aux crises, mais ils ont prospéré dans un monde ou d'autres peines à suivre.

Mais vous savez quoi ? Ce n'est pas juste l'histoire d'une légumerie. C'est celle de nombreuses entreprises, collectivités et citoyens qui ont compris que la course à la croissance économique, sans fin et à tout prix, n'était pas la solution. En 2025, certains pensaient encore que pour rester dans la course, il fallait imiter les modèles américains ou chinois avec des subventions massives aux énergies fossiles, des régulations outrance, croissance infinie sur une planète infinie. Alors le résultat, plus de pollution, des écosystèmes détruits et des sociétés toujours plus inégalitaires.

Ça vous le savez déjà. Maintenant, laissez-moi vous poser une question. À quoi bon être compétitif, à faire une course à la croissance sur une planète où les ressources ne sont pas inépuisables ?

Sur une planète invivable, la résilience ne se mesure pas à la croissance du PIB, mais à la capacité d'un système à encaisser les chocs sans sombrer.

C'est ça, le vrai défi du XXIe siècle ! Construire des sociétés capables de résister aux crises économiques, environnementales et sociales, sans sacrifier l'avenir sur l'hôtel de la performance à court terme. En 2035, de là où je vous parle, nous avons su tirer notre épingle du jeu.

L'Europe, par exemple, n'a pas cherché à rivaliser avec les superpuissances dans une course effrénée, mais à renforcer sa souveraineté locale, à protéger ses ressources et à créer des modèles économiques viables sans dépendre d'une croissance infinie. Je vous rassure, il est encore temps. Vous pouvez choisir de bâtir des systèmes robustes, résilients, de soutenir des industries locales, et d'encourager les modèles circulaires et résilients, parce que votre avenir et le mien, dépendra surtout de votre capacité à vous adapter aux limites de notre monde.

Alors après ces quelques mots, je vous dis à bientôt, Joséphine, depuis 2035.

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Dans cette nouvelle conversation, Justine reçoit Eva Comble, Chef de Projet Réemploi chez EDF. Eva, ingénieur chez EDF depuis près de 18 ans, faisait partie des 50 jeunes leaders engagés dans la transformation écologique et sociale identifiés par le palmarès Giverny Le Point.

Ensemble, nous plongeons au cœur de "Reutiliz", la plateforme de réemploi d'EDF.

EDF donne une seconde vie au matériel dont le groupe n'a plus l'usage, qu'il provienne des centrales industrielles (nucléaires, thermiques, hydrauliques) ou des bureaux tertiaires. De la simple vis aux groupes électrogènes, en passant par la robinetterie ou les charpentes métalliques, une grande diversité de matériel trouve une nouvelle utilité.

• Comment ce projet, né d'initiatives de salariés, est aujourd'hui structuré et encadré ?
• Pourquoi certains matériaux ne peuvent pas être réemployés ?
• Comment gérer la garantie et de l'assurance ?

Eva nous éclaire sur les nombreux intérêts du réemploi chez EDF:

• Écologique : Éviter la fabrication neuve, l'utilisation de ressources (matières premières, énergie, eau), et les émissions de CO2 (près de 9000 tonnes évitées en 2024). Elle souligne l'importance croissante de l'indicateur d'empreinte matière.
• Économique : Réaliser des économies importantes en interne (plus de 3 millions d'euros d'achats neufs évités en 2024), générer des recettes de vente, et potentiellement bénéficier de réductions d'impôts via les dons. Le réemploi permet aussi d'éviter les coûts de traitement des déchets.
• Résilience : Assurer la disponibilité rapide de pièces critiques pour maintenir les installations opérationnelles, un atout majeur face aux tensions sur les marchés d'approvisionnement.
• Social et humain : Ancrer l'entreprise sur son territoire, soutenir les filières de formation (avec 180 dons réalisés en 2024 à des associations, écoles, collectivités, etc.), valoriser la connaissance des salariés et créer de l'emploi. Eva évoque l'aspect moins tangible mais très puissant de "l'amour de la machine" ressenti par les équipes terrain.

Le projet Reutiliz, avec plus de 22 000 objets ayant trouvé une seconde vie en 2024, est un exemple concret de l'économie circulaire en action.

• Quels sont les défis pour structurer cet écosystème ?
• Comment EDF intègre le réemploi dans sa culture et ses processus, notamment les achats ?
• Pourquoi est-il si important de coopération entre entreprises pour faire avancer l'ensemble de la filière ?

Vous allez découvrir un projet concret, ses bénéfices mesurables et les motivations humaines profondes qui animent la transition vers une économie de la réutilisation.

Bonne écoute !

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Cette semaine, Brieuc reçoit Bénoni Paumier, un invité dont le projet est pour le moins surprenant, mais terriblement utile.

Enregistré en plein cœur du Parc Floral de Vincennes, lors de la Reuse Economy Expo, cette nouvelle conversation explore un sujet rarement abordé dans l'économie circulaire : le reconditionnement des jouets intimes.

Bénoni, ingénieur matériaux chimie de formation et aujourd'hui à la tête de Rejouis, nous plonge dans cette aventure, démarrée en 2023.

Avec une très forte démocratisation de leur usage (51% des Françaises et Français ont déjà essayé un "sexual wellness product" en 2021, contre 10% en 2007), les sextoys posent un énorme problème environnemental. Ils sont majoritairement fabriqués en silicone (difficile à recycler) et contiennent beaucoup d'électronique, de batteries lithium-ion, de terres rares et de cuivre, rendant leur réparation quasiment impossible. Beaucoup finissent simplement jetés discrètement.

Rejouis propose donc une solution concrète pour remettre ces jouets en utilisation, en créant une industrie du reconditionnement fiable et professionnelle. Le processus inclut un nettoyage et une désinfection rigoureux, basés sur des protocoles équivalents à ceux des sondes gynécologiques utilisées en milieu hospitalier. Cette approche rassure le public, y compris les professionnels du milieu médical qui sont particulièrement réceptifs.

Au-delà de l'aspect environnemental (allonger la durée de vie des produits, ne pas alimenter la production de neuf made in China), Rejouis a un impact social important. En offrant des prix 30 à 50% moins chers que le neuf, le projet rend l'exploration intime accessible à un public plus large, y compris les personnes à revenus modestes. Il contribue également à lever les tabous autour de la sexualité, à promouvoir le bien-être intime, et même à aborder des sujets comme l'éducation au consentement ou la sexualité et le handicap.

Les acteurs principaux de ce marché ont accueilli de manière très positive leur initiative (y compris des grandes entreprises comme Passage du Désir, partenaire de Rejouis), preuve qu'ils attendaient une telle solution face aux défis des déchets et du coût des produits.

Vous découvrirez leurs projets à venir : développement de corners en boutiques partenaires, exploration de l'international, mais aussi innovation sur la revalorisation des matières (comme le silicone) et la réparabilité.

Il est réellement possible d'appliquer les principes de l'économie circulaire dans un domaine inattendu, transformant un "déchet" en levier de discussion et de mieux-être sociétal.

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