Episodes

  • Pourquoi le gouvernement envisage-t-il une “année blanche” ?
    Jun 9 2025

    Face à la pression des déficits, le gouvernement envisage l’option radicale d’une « année blanche » en 2026. L’idée consiste à geler partiellement ou totalement les dépenses publiques, sans suivre l’évolution de l’inflation. Sur le papier, c’est simple : les dépenses de l’année précédente sont reconduites, mais leur pouvoir d’achat réel diminue.

    Concrètement, cela toucherait trois grands axes :

    1. Les prestations sociales (retraites, allocations familiales, aides au logement...) : elles ne seraient pas revalorisées en fonction de l’inflation, ce qui représenterait une économie de plusieurs milliards d’euros – soit environ 3 milliards sur les retraites et 1,5 milliard pour les autres prestations.
    2. Les dotations de l’État aux collectivités locales, mais aussi les budgets des ministères : si tout est gelé, la masse totale reste la même, mais les prix ayant augmenté, les collectivités et ministères disposeraient d’un pouvoir de dépense réduit.
    3. Les recettes fiscales : en gelant les barèmes de l’impôt, de la CSG ou de la TVA contrairement à l’inflation, le gouvernement récupérerait mécaniquement plus d’argent. Par exemple, la stagnation du barème de l’impôt sur le revenu pourrait rapporter près de 2,8 milliards d’euros.

    Sur le plan strictement budgétaire, le calcul est simple : quelques dizaines de milliards d’économies potentielles, ce qui permettrait de s’approcher d’un déficit de 4,6 % du PIB en 2026, contre 5,1 % attendus. D'autres études évoquent jusqu’à 15–25 milliards d’économies.

    Pour autant, ce dispositif suscite de nombreuses réserves :

    • Impact social : geler les prestations revient à les dévaluer, ce qui pèse davantage sur les ménages modestes. La moindre revalorisation a un impact réel pour les retraités ou allocataires.
    • Effets récessifs : en réduisant le pouvoir d'achat, surtout dans les classes moyennes et populaires, le gouvernement risquerait de freiner la consommation et donc la croissance.
    • Injustice fiscale : l’"année blanche fiscale" fait basculer des contribuables vers une tranche supérieure, sans augmentation de valeur réelle de revenu — une forme de hausse d’impôt déguisée.
    • Critiques institutionnelles : le président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, y voit un palliatif ponctuel qu’il préférerait substituer à des réformes structurelles et durables.

    Autre limite : le gel budgétaire ne s'appliquera probablement pas uniformément. Certains secteurs prioritaires (ex : Défense, Recherche) ont déjà des budgets programmés pluriannuellement, difficiles à figer.

    En résumé : l'année blanche, c’est l’option rapide et radicale, utile pour gagner du temps et alléger le déficit à court terme. Mais elle demeure symboliquement lourde : elle compresse le pouvoir d’achat, amplifie les inégalités, ralentit l’activité et retarde des réformes nécessaires. Le gouvernement doit annoncer un plan d’ensemble cohérent avec ces enjeux avant la mi-juillet.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
  • Les riches dorment-ils moins bien ?
    Jun 6 2025

    C’est une très bonne question : est-il vrai que plus on s’enrichit, moins on dort ? La réponse est… nuancée. Il existe bien des études scientifiques qui montrent un lien entre statut socio-économique élevé et réduction du temps de sommeil, mais ce n’est pas systématique et les mécanismes en jeu sont complexes.


    Voici ce que dit la recherche :


    1. Les cadres supérieurs et les dirigeants dorment moins

    De nombreuses études ont constaté que les personnes occupant des postes à haute responsabilité dorment en moyenne moins que la population générale.

    Par exemple, une étude publiée dans Sleep Health en 2018 (Knutson & Lauderdale) a montré que chez les adultes américains, les personnes au revenu le plus élevé dormaient en moyenne 25 à 30 minutes de moins par nuit que celles des catégories de revenu moyen. Leurs horaires de travail plus intenses et l’hyper-connectivité en sont les principales causes.


    Une autre étude de l’université de Stanford (Synder & al., 2017), portant sur les CEO de grandes entreprises américaines, a montré que ces derniers dorment en moyenne 6 à 6,5 heures par nuit, bien en dessous des 7 à 9 heures recommandées par les experts du sommeil.


    2. Stress, charge mentale et sommeil fragmenté

    L’explication ne tient pas seulement au manque de temps. Le stress lié aux responsabilités, la charge mentale, et la pression de performance jouent aussi un rôle.

    Selon une recherche parue dans Journal of Occupational Health Psychology (2015), les cadres supérieurs et les entrepreneurs souffrent davantage de sommeil fragmenté et de troubles de l’endormissement, en lien direct avec le stress perçu.


    3. Les très riches et la logique de la “performance permanente”

    Une étude qualitative très intéressante publiée en 2021 par l’Université de Cambridge (Rachel Sherman) sur les pratiques des ultra-riches montre que dans les milieux fortunés, il existe souvent une culture implicite de la performance permanente. Le sommeil est parfois vu comme un “temps perdu” — ce qui conduit certains à le restreindre volontairement.


    4. Mais un paradoxe : les classes les plus pauvres dorment aussi mal


    Enfin, il faut nuancer : d’autres études montrent que les personnes les plus pauvres dorment elles aussi moins bien, mais pour d’autres raisons (précarité, environnement bruyant, horaires décalés…).


    En France, le Baromètre Santé 2019 de Santé Publique France montrait ainsi que le manque de sommeil chronique touche plus de 35 % des personnes en situation de précarité.


    Conclusion

    Il est donc partiellement vrai que “plus on s’enrichit, moins on dort”, en particulier pour les cadres dirigeants et les ultra-riches, en raison de la charge mentale, du stress, et de normes sociales de surinvestissement professionnel.

    Mais les inégalités de sommeil concernent toutes les strates sociales : les plus pauvres dorment souvent mal, les plus riches dorment souvent moins — pour des raisons très différentes.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
  • Un Diagnostic de Performance Energétique peut-il se faire à distance ?
    Jun 5 2025

    Le Diagnostic de performance énergétique, ou DPE, est devenu un incontournable de toute transaction immobilière en France. Que ce soit pour louer ou vendre un bien, ce document, qui évalue la consommation d’énergie et les émissions de gaz à effet de serre du logement, est obligatoire depuis 2006. Mais avec l’essor du numérique, une question se pose : peut-on aujourd’hui réaliser ce diagnostic à distance ?


    À ce jour, la réponse est non, du moins pas pour un DPE officiel et réglementaire. La législation française impose que le DPE soit établi par un diagnostiqueur professionnel certifié, qui doit obligatoirement se rendre sur place pour effectuer des relevés précis. Pourquoi cette exigence ? Parce que le diagnostic repose sur l’observation directe de nombreux éléments : l’isolation, le système de chauffage, la ventilation, la surface des murs, des planchers, des fenêtres… Des données qu’il est difficile, voire impossible, de collecter de manière fiable à distance.


    Le diagnostic sur site permet aussi de prendre en compte certains défauts invisibles sur un simple plan ou une photo, comme des ponts thermiques, des défauts d’étanchéité à l’air, ou encore l’état réel des équipements. Le tout est consigné dans un rapport détaillé, transmis au propriétaire et à l’acheteur ou au locataire potentiel.


    Cela dit, le numérique n’est pas absent du processus. De nombreux outils logiciels permettent aujourd’hui d’aider les diagnostiqueurs à modéliser les performances énergétiques d’un logement. Certains proposent même des pré-DPE ou des estimations en ligne. Il suffit de remplir un questionnaire détaillé et de joindre des photos ou des plans. Ces services, souvent proposés gratuitement ou à bas coût, peuvent donner une première idée du classement énergétique d’un bien. Mais attention : ces évaluations n’ont aucune valeur juridique. Elles ne remplacent pas un DPE officiel, exigé par la loi pour conclure une transaction.


    Pourquoi une telle prudence ? Tout simplement parce que les enjeux sont importants. Le DPE influence désormais le prix de vente ou de location d’un bien. Un logement classé F ou G, considéré comme "passoire énergétique", peut voir sa valeur chuter. De plus, certaines restrictions légales pèsent sur la mise en location de ces logements mal notés. Il est donc essentiel que le diagnostic soit fiable et opposable.


    En résumé : si les outils numériques peuvent accompagner le processus et permettre des pré-évaluations, seul un diagnostic réalisé sur place par un professionnel certifié est reconnu par la loi. La technologie évoluera peut-être, mais pour l’instant, le DPE à distance reste un mirage… ou une simple aide pour se préparer.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
  • Comment les chômeurs vont-ils désormais être sanctionnés ?
    Jun 4 2025

    Le 31 mai 2025, le Journal officiel a publié le décret n° 2025-478, instaurant un nouveau régime de sanctions pour les demandeurs d'emploi, y compris les bénéficiaires du Revenu de solidarité active (RSA).


    Un dispositif de "suspension-remobilisation"

    Ce décret introduit le principe de "suspension-remobilisation". En cas de manquement aux obligations du "contrat d'engagement", tel qu'un défaut d'assiduité ou l'absence d'actes positifs répétés en vue de trouver un emploi, une suspension d'au moins 30 % des allocations est prévue pour une durée d'un à deux mois. En cas de récidive, la suspension ou la suppression partielle ou totale de l'allocation peut être étendue jusqu'à quatre mois. Si le demandeur d'emploi se conforme à ses obligations, la suspension prend fin.


    Une approche graduelle et individualisée

    Le ministère du Travail souligne que ce dispositif vise à favoriser une remobilisation pour un retour rapide à l'emploi, plutôt qu'une suppression pure et simple des allocations. Les sanctions sont désormais proportionnées, graduelles, non automatiques et réversibles. La situation des bénéficiaires du RSA ayant à leur charge une famille reste prise en compte, avec un plafonnement à 50 % de la part de leur revenu pouvant être suspendue ou supprimée.


    Réactions et préoccupations

    Des associations et syndicats ont exprimé des inquiétudes concernant ce décret. Le Conseil national des politiques de lutte contre la pauvreté et l'exclusion sociale (CNLE) a critiqué le projet, estimant qu'il pourrait impacter durement les parcours des allocataires du RSA et accentuer les inégalités de traitement.


    France Travail a indiqué que la nouvelle procédure de contrôle, expérimentée depuis juillet dans huit régions, n'entraîne pas de hausse du taux de sanction. Le système se concentre sur la recherche effective d'emploi plutôt que sur des absences à des rendez-vous, évitant ainsi des sanctions mécaniques.


    Mise en œuvre et perspectives

    Ce nouveau régime de sanctions est entré en vigueur le 1er juin 2025. Il s'inscrit dans le cadre de la loi plein emploi de 2023 et vise à renforcer l'accompagnement des demandeurs d'emploi tout en assurant le respect de leurs engagements.


    Pour consulter le texte complet du décret, vous pouvez visiter le site Légifrance.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
  • Elon Musk se drogue-t-il ?
    Jun 3 2025

    Elon Musk, PDG de Tesla et SpaceX, a récemment démenti avec véhémence les allégations de consommation de drogues formulées par le New York Times. Dans un rapport publié le 30 mai 2025, le journal affirme que Musk aurait consommé de manière intensive des substances telles que la kétamine, l'ecstasy, des champignons hallucinogènes et de l'Adderall, notamment pendant la campagne présidentielle américaine de 2024, où il soutenait activement Donald Trump .


    Le rapport, s'appuyant sur des témoignages anonymes, indique que Musk aurait utilisé la kétamine à des doses telles qu'elles auraient entraîné des problèmes urinaires. Il est également mentionné qu'il transportait une boîte contenant environ 20 médicaments différents et qu'il aurait manifesté un comportement erratique lors d'événements publics.


    En réponse, Musk a nié catégoriquement ces accusations sur sa plateforme X (anciennement Twitter), déclarant : « Je ne prends PAS de drogues ! Le New York Times mentait complètement. » Il a reconnu avoir utilisé de la kétamine prescrite médicalement il y a plusieurs années pour traiter des épisodes dépressifs, mais affirme ne plus en consommer actuellement .


    Lors d'une conférence de presse à la Maison-Blanche marquant la fin de son rôle en tant que directeur du Département de l'Efficacité Gouvernementale (DOGE), Musk a évité les questions sur le sujet, critiquant la crédibilité du New York Times et détournant l'attention vers d'autres sujets .


    Cette controverse survient alors que Musk quitte son poste au sein de l'administration Trump, où il avait été nommé pour superviser des réductions budgétaires fédérales. Malgré son départ officiel, il a indiqué qu'il continuerait à conseiller le président de manière informelle .


    Les allégations du New York Times ont ravivé les discussions sur la santé mentale et le comportement de Musk, déjà sujet à controverse par le passé. En 2018, il avait suscité la polémique en apparaissant en train de fumer du cannabis lors d'une interview, ce qui avait entraîné des tests de dépistage de drogues pour les employés de SpaceX .


    Bien que Musk ait reconnu une utilisation passée de la kétamine à des fins thérapeutiques, il insiste sur le fait qu'il ne consomme actuellement aucune drogue. Cette affaire souligne les tensions persistantes entre Musk et certains médias, ainsi que les préoccupations concernant son influence croissante dans les sphères politique et technologique.


    Pour plus d'informations, vous pouvez consulter l'article du New York Times détaillant ces allégations .


    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
  • Je lance ma chaine Youtube
    Jun 2 2025

    Pour découvrir mes vidéos:


    Youtube:

    https://www.youtube.com/@SapristiFR


    TikTok:

    https://www.tiktok.com/@sapristifr

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    1 min
  • Combien le PSG a-t-il gagné en remportant Ligue des champions ?
    Jun 2 2025

    Le Paris Saint-Germain (PSG) a remporté sa première Ligue des champions en battant l’Inter Milan 5-0 en finale à Munich, le 31 mai 2025. Ce triomphe historique s'accompagne d'un gain financier record pour le club parisien, qui va percevoir environ 149,5 millions d’euros de la part de l’UEFA pour cette campagne européenne . Ce n'est pas rien puisque le budget annuel du club était de 866 millions d’euros en 2024.


    Détail des revenus perçus par le PSG

    Cette somme se décompose comme suit :

    18,62 millions d’euros : prime de participation à la phase de ligue.

    74 millions d’euros : gains liés aux performances sportives (victoires, qualifications aux différentes étapes).

    33,6 millions d’euros : droits télévisés et marketing.

    11 millions d’euros : bonus liés aux performances européennes passées.

    6,5 millions d’euros : prime pour la victoire en finale.

    4 millions d’euros : bonus pour la participation à la Supercoupe de l’UEFA.

    Comparaison avec les autres clubs

    Avec ces gains, le PSG devient le club le mieux rémunéré de la compétition, devant l’Inter Milan et les demi-finalistes Arsenal et Barcelone .


    Perspectives financières supplémentaires

    Le PSG pourrait également bénéficier d'autres opportunités financières, notamment en participant à la prochaine Coupe du monde des clubs, prévue du 14 juin au 13 juillet, qui promet un chèque de 115 millions d'euros au grand gagnant de la compétition .


    En résumé

    Le sacre du PSG en Ligue des champions 2025 ne représente pas seulement une consécration sportive, mais aussi une opération financière majeure, renforçant la position du club parmi les plus puissants d’Europe.

    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
  • Comment payer moins d'impôts si vos enfants magent à la cantine ?
    May 30 2025

    Et si la cantine de vos enfants pouvait alléger vos impôts ? Peu de parents le savent, mais une partie des frais de cantine scolaire ouvre droit à un crédit d’impôt, à condition que l’enfant ait moins de 6 ans et que certaines conditions soient remplies. Une économie qui peut atteindre plusieurs centaines d’euros par an… encore faut-il être bien informé.


    Le principe repose sur un dispositif fiscal bien connu des jeunes parents : le crédit d’impôt pour frais de garde à l’extérieur du domicile. Il s’applique aux dépenses engagées pour faire garder un enfant de moins de 6 ans, en crèche, chez une assistante maternelle, ou… pendant le temps périscolaire à la cantine.


    Car oui, le temps de surveillance autour du repas est assimilé à de la garde, et donc éligible au crédit d’impôt de 50 %, dans la limite de 3 500 euros de dépenses par enfant et par an, soit un maximum de 1 750 euros récupérables.


    Mais attention, ce dispositif ne couvre que les frais de garde, pas le coût du repas lui-même. C’est là que les choses se compliquent. La Direction générale des finances publiques (DGFiP) est claire : seuls les frais liés à l'encadrement des enfants sont concernés. Les parents doivent donc pouvoir distinguer, sur leur facture, la part « garde » de la part « repas ». Or, dans la pratique, les factures de cantine sont rarement détaillées, ce qui complique l’application du crédit d’impôt.


    La solution ? Demander un justificatif à la mairie ou à l’organisme de gestion de la cantine scolaire. Il doit préciser le montant exact lié à la garde de l’enfant pendant la pause méridienne. Avec ce document, vous pouvez ensuite déclarer la somme sur votre feuille d’impôt, dans les cases prévues pour les frais de garde.


    Et si vous découvrez cette possibilité trop tard ? Pas de panique. Vous pouvez encore corriger une déclaration passée : la loi vous accorde jusqu’au 31 décembre de la deuxième année suivant l’émission de votre avis d’imposition pour déposer une réclamation. Par exemple, pour une déclaration faite en 2023 sur les revenus de 2022, vous avez jusqu’à fin 2025.


    Enfin, précisons que ce crédit d’impôt est versé même si vous n’êtes pas imposable : dans ce cas, l’État vous rembourse directement la somme. Une opportunité à ne pas négliger, surtout à une époque où chaque euro compte dans les budgets familiaux.


    Hébergé par Acast. Visitez acast.com/privacy pour plus d'informations.

    Show more Show less
    2 mins
adbl_web_global_use_to_activate_T1_webcro805_stickypopup