• Episode 5 - Les suites au cinéma, ou la grande quête du confort bien connu

  • Nov 29 2024
  • Length: 6 mins
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Episode 5 - Les suites au cinéma, ou la grande quête du confort bien connu

  • Summary

  • Bienvenue dans ce monde où la nouveauté n’est plus qu’un vieux concept, et où la véritable innovation, c’est… de copier-coller ! En 2024, les suites sont les reines du box-office mondial. Vous avez bien entendu : cette année, six des plus gros succès mondiaux sont des suites. Oui, Vice Versa 2, Deadpool 3 (ou comment Wolverine s’invite au bal de la chimie mutante), Moi, moche et méchant 4 (les minions, ils sont immortels, c’est prouvé), Dune : Partie 2, Godzilla X King Kong, et Kung Fu Panda 4 (quelqu’un a dit « trop, c’est trop » ?). Le message est clair : rien ne vaut un bon vieux retour en arrière, surtout quand ça rapporte des milliards. Mais pourquoi ce phénomène des suites cartonne-t-il autant ? Est-ce que l’originalité est morte ? Et surtout, pourquoi sommes-nous prêts à payer pour voir des histoires déjà vues ? Les suites : confort et sécurité avant tout Alors, pourquoi les suites font-elles recette ? Parce qu’elles nous rassurent, pardi ! Vous allez me dire : « Oui, mais les gens veulent toujours de la nouveauté ! » Eh bien non, mes amis, pas vraiment. Ce que le public veut, ce n’est pas tant des idées nouvelles, mais un bon vieux ticket pour un film qu’il connaît déjà, avec un peu plus de bruit, un peu plus de CGI, et surtout, un peu plus de… minions (oui, ils sont partout). C’est la même recette, mais en version « recyclée », comme un plat réchauffé qu’on retrouve dans la boîte de conserve de nos souvenirs cinématographiques. Prenez l’exemple de Deadpool 3. On a l’impression qu’à chaque suite, le film se fait plus grand, plus exubérant, mais au fond, c’est toujours la même chose : des blagues de plus, des combats de plus, et encore plus de violence irrévérencieuse. La vraie question, c’est : pourquoi tant de monde se jette sur ce confort cinématographique comme un chocolat chaud un jour de pluie ? La réponse est simple : c’est comme retourner dans votre canapé préféré. Ça vous fait du bien. Ça ne vous choque pas. Et au pire, vous aurez toujours un caméo surprise ou deux pour vous faire sourire. L’originalité, une espèce en voie de disparition ? Mais alors, est-ce que l’originalité est morte ? Non, pas totalement, mais elle a pris un bon coup de vieux. Regardez le flop monumental de Here de Robert Zemeckis ou de Horizon de Kevin Costner. Ces films, bourrés de bonnes intentions, ont fait un bide phénoménal au box-office. Pourquoi ? Parce que le public n’est pas prêt à risquer de se perdre dans un territoire inconnu, même si ça vient de grands réalisateurs. Non, ils préfèrent une valeur sûre, quelque chose qu’ils connaissent et qu’ils peuvent prévoir. L’originalité, c’est bien, mais Dune 2, c’est mieux. Mais attention : toutes les suites ne sont pas des réussites. Si les suites sont une manne financière, elles ne sont pas toujours synonymes de qualité. Prenons par exemple Joker 2. Cette suite tant attendue a non seulement perdu 200 millions de dollars à Warner Bros, mais en plus elle a été littéralement ridiculiséepar une partie de la profession. Il faut dire qu’après la puissance du premier film, difficile de reproduire la même magie. Et Gladiator 2… Ah, Gladiator 2… À ce stade, c’est plus un nanar à la Jesus 2 : Le Retour, qu’une véritable œuvre puissante. Peut-être que dans le 3, on aura droit à une scène où Maximus se relève de l’enfer pour nous dire : « C’est pas encore fini, mec ». Les stars sur le retour : une affaire de nostalgie ? é Mais attendez, la magie des suites ne réside pas que dans les scénarios. Elle permet aussi à des stars oubliées de revenir sous les projecteurs. Will Smithdans Bad Boys 4 ? On n’avait pas vu ce gars-là depuis… eh bien, sa méga gifle infligée à Chris Rock aux Oscar. Et que dire de Michael Keaton et Winona Ryder dans Beetlejuice 2 ? C’est comme revoir vos vieux amis de lycée, avec des rides et un peu de Botox, mais on s’en fiche, on est content de les revoir. C’est le principe même des suites : les stars reviennent, mais elles reviennent confortablement, comme dans un vieux pyjama, avec tout le monde qui les applaudit. Un modèle qui traverse les frontières Et bien sûr, ce phénomène n’est pas cantonné aux studios américains. Non, non, le modèle des suites est maintenant exporté partout, jusqu’en France. Cocorico et Chasse Gardée, deux succès de l’année 2023, vont eux aussi avoir droit à leur suite en 2025. Parce qu’en fait, pourquoi se casser la tête avec de nouvelles idées quand on peut juste ajouter un numéro deux à un titre et faire pleuvoir les billets ? Pourquoi inventer quand on peut capitaliser sur ce qui a déjà marché ? Un phénomène sociologique, voire thérapeutique ? Et si on regardait ça sous l’angle sociologique ? Le phénomène des suites, c’est un peu comme unethérapie de groupe pour cinéphiles. C’est l’histoire d’un ...
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