• L’urbanisation augmente les dégâts des catastrophes naturelles - Sandrine Rousseau est l’invitée des 4 vérités du 1er novembre 2024
    Nov 1 2024

    Le bilan humain suite aux inondations dans le nord-est de l’Espagne ne fait que s’alourdir. Le pays parle de 158 morts ce jeudi 1er novembre 2024. Députée écologiste au sein du Nouveau Front populaire, Sandrine Rousseau critique les politiques d’urbanisation qui aggravent la situation. « Ces inondations n’ont rien d’une catastrophe naturelle », annonce-t-elle face à Guillaume Daret. Selon elle, les dégâts de ces phénomènes naturels extrêmes sont exagérés par l’urbanisation. Elle cite notamment l’artificialisation des sols, qui empêche l’eau d’être absorbée par la terre. « Nous ne prenons absolument pas le tournant du changement climatique et des efforts que nous devons faire », insiste-t-elle, en précisant que la situation que nous voyons sur la péninsule ibérique aurait pu se dérouler pareillement chez nous, car nous construisons des villes de la même manière que nos voisins. Notre invitée critique directement la politique menée par le Premier ministre qui s’oppose au plan de Zéro Artificialisation Nette : « on prépare les morts de demain », dénonce Sandrine Rousseau. Puis d’ajouter : « notre absence de volonté de faire des efforts et de se priver de quelques biens de consommation et de quelques éléments de confort fait qu’on se prépare à plus de risques. »


    Une étude du Monde sortie ce mercredi 31 octobre 2024 montre qu’il y a de plus en plus de climatosceptiques en France. La députée de Paris répond à cela que ce n’est pas à son groupe de changer de discours pour convaincre les climatosceptiques : selon elle, « on a tendance à accuser le messager plutôt que le message. » Elle trouve une explication au mécanisme de défense de ceux qui refusent de croire au dérèglement climatique : « il y a cette idée que, comme ils ne peuvent rien faire, mieux vaut ne pas y croire, c’est presque un ressort psychologique. » Au risque de mener une politique parfois impopulaire, Sandrine Rousseau assume l’importance de « prendre des mesures fortes et courageuses. » Puis de conclure que c’est notre « incapacité à penser que notre système économique » qui est « la source de notre problème. »

    Une égalité sociale et une radicalité écologique


    Ce mercredi 31 octobre, alors que le Rassemblement national était le maître des discussions à l’Assemblée dans le cadre de sa niche parlementaire, la coalition de gauche a rejeté la proposition d’abrogation de la réforme des retraites des élus d’extrême droite. Sur le plateau de Télématin, Sandrine Rousseau assume cette décision : « le Rassemblement national n’a aucune espèce de volonté d’abroger la réforme des retraites ; le Rassemblement national avait une volonté, c’était de piéger l’Assemblée nationale. » Elle ajoute : « Je ne participe pas à ce genre de jeu. C’est soit on a une conviction et on la tient, on a une ligne politique politique, on l’affirme et on la tient jusqu’au bout et c’est ce que nous faisons sur les retraites », indiquant qu’elle ne demande pas le vote du Rassemblement national sur leur proposition d’abrogation des retraites.

    « Nous voulons l’égalité sociale et la radicalité écologique, nous voulons préserver la santé et l’avenir des personnes, et nous avons besoin de mesures fortes qui seront parfois impopulaires mais qui changeront l’avenir des gens », martèle l’écologiste. Questionnée au sujet de l’appel au boycott du match de foot France/Israël qui sera disputé le 14 novembre prochain de son confrère des Insoumis Louis Boyard, Sandrine Rousseau affirme que « ça ne se joue pas sur un match de foot. » Pour elle, l’action d’Israël ne respecte pas le droit international, au point de « virer l’ONU de son pays. » Une situation qu’elle juge inquiétante en termes de droits humains et qui pourrait faire chuter tout l’Occident.


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  • La France prête à aider l’Espagne - Nicolas Daragon est l’invité des 4 vérités du jeudi 31 octobre 2024
    Oct 31 2024

    Suite aux violentes inondations qui ont touché le nord-est de l’Espagne et fait plus de 100 morts ce mercredi 30 octobre 2024, notamment sur la région de Valence, le ministre délégué chargé de la Sécurité du quotidien, Nicolas Daragon affirme que « toute la sécurité civile se tient prête. » Celui qui est aussi maire de Valence, dans la Drôme, ajoute qu'environ 200 sapeurs-pompiers « sont prêts à partir » dès que le pays ibérique demande de l’aide. Il n’y aurait pour l’instant « pas de demande formalisée » par l’Espagne, mais une demande que notre invité considère « imminente ». Il en profite pour envoyer un « message de compassion et de soutien à nos voisins et amis Espagnols », ainsi qu’aux populations françaises qui ont été touchées.

    Il rassure les sinistrés des zones françaises en promettant que les dégâts seront remboursés par l’État, avec plus de 80% des communes touchées reconnues victimes de catastrophes naturelles, ce qui va permettre de débloquer des indemnités. Il ajoute que le fonds Barnier va augmenter pour pouvoir venir en soutien aux communes, et qu’une « grande solidarité sera mobilisée », tant « au niveau départemental qu’au niveau de l’État ».

    Selon Nicolas Daragon, « notre modèle de sécurité est reconnu à travers l’Europe et le monde », mais devient de plus en plus obsolète. « Les choses ont beaucoup évolué. Le réchauffement climatique fait que les incendies touchent des régions beaucoup plus largement le vieillissement de la population, les missions ambulancières données aux sapeurs-pompiers… Tout cela fait que le modèle a beaucoup évolué », explique-t-il. Sur le plateau de Télématin, il annonce le lancement d’un beauvau de la sécurité civile, le 25 novembre prochain, en Normandie. « On doit tout remettre à plat, repenser le système pour qu’il reparte pour une trentaine d’années », précise le Républicain.


    Le remaniement de la police

    Interrogé au sujet de la police, le ministre évoque une police municipale qui a changé depuis la dernière loi qui lui est consacrée, datant de 1999. « Depuis, les effectifs ont été multipliés presque par trois, juste sur les dix dernières années, il y a eu une augmentation de 40% des effectifs et 10 000 postes non pourvus », ajoute-t-il, avant de conclure : « on n’a pas affaire à la même police municipale. » Face à ce constat, Nicolas Daragon se montre favorable à ce que les policiers puissent ouvrir des coffres de voiture, ou que leurs contrôles d’identités soient facilités lorsqu’ils travaillent la nuit.

    Il insiste sur le fait que chaque maire décide des libertés accordés aux forces de l’ordre en ce qui concerne la police municipale, tout en précisant qu’à « titre personnel, [il] n’imagine pas mettre un policier sur le terrain en uniforme sans qu’il soit armé, compte tenu de l’évolution de la délinquance. » Il tempère en disant qu’« il faut s’adapter », qu’« il y a des endroits où ce n’est sûrement pas nécessaire d’armer la police », que « c’est aux maires de décider. »

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  • « Il faut renverser le gouvernement » - Manuel Bompard est l’invité des 4 vérité du mercredi 30 octobre 2024
    Oct 30 2024

    Ce mardi 29 octobre 2024, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a envoyé une circulaire aux préfets afin de reprendre le contrôle de l’immigration. Une écran de fumée pour Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône, invité sur le plateau des 4 vérités ce mercredi 30 octobre 2024. Selon lui, « Monsieur Retailleau est un spécialiste en termes de communication », mais « à part la communication, il n’y a pas grand chose. » Il ajoute que le Républicain n’a « rien d’autre à proposer sur le sujet. »

    Toujours au sujet de l’immigration, le ministre voudrait rétablir le délit de séjour irrégulier, une proposition que notre invité estime « scandaleuse. » « Quand quelqu’un arrive sur le territoire national, ce n’est pas un délinquant ou un criminel, c’est une personne qui cherche refuge, qui fuit généralement une situation de misère économique, une situation de guerre, et qui demande la protection de la France », explique l’Insoumis. Avant d’ajouter : « Il faut changer de politique en matière migratoire, arrêter de pointer du doigt les gens qui fuient une situation de misère et se poser la question de savoir comment ils devraient ne pas avoir besoin de partir. »

    Mettant en avant le programme du Nouveau Front populaire, cet ingénieur affirme qu’il souhaite « régulariser l’ensemble des travailleurs et des travailleuses sans papiers, [...] c’est-à-dire toutes les personnes qui sont indispensables à la vie de la Nation, qui occupent un emploi. » Évoquant les métiers éprouvants le plus souvent accomplis par les travailleurs immigrés, il insiste : « Vous les connaissez comme moi, vous les voyez tous les matins dans les métiers les plus pénibles. Je pense que plutôt que de les stigmatiser à longueur de journée, il faut les applaudir, les remercier et les régulariser. »


    Le NFP dans l’opposition

    Fier représentant d’un parti opposé au gouvernement, Manuel Bompard fait honneur à la réputation de sa famille politique. Sur le plateau de Télématin, il critique tour à tour les mesures proposées par le Premier ministre, à commencer par sa volonté d’instaurer 3 jours de carence pour les fonctionnaires. Selon notre invité, « ce n’est pas une mesure de bon sens, c’est une mesure qui est scandaleuse, absurde et dangereuse. » Il précise qu’il ne s’agit pas d’un alignement sur le privé, contrairement à ce que voudrait faire croire que le gouvernement, car la majorité des employés du privé n’auraient selon lui pas accès à ces jours de carences. De plus, cette mesure participerait aussi à stigmatiser les fonctionnaires : « ça pointe du doigt les fonctionnaires en disant en quelque sorte qu’il ne sont pas vraiment malades quand ils sont absents. » Puis de conclure : « il faut arrêter de vouloir faire des économies en faisant peser la responsabilité sur les fonctionnaires. »

    Même son de cloche au sujet de la vente de la filiale de Sanofi produisant le Doliprane à une entreprise américaine : Manuel Bompard estime la participation du gouvernement de 1 à 2% dans le capital de l'entreprise « ridicule ». « Comme si ça allait donner un quelconque poids au gouvernement pour peser dans les décisions qui vont être prises par le groupe », ajoute-il. Il exprime également ses peurs quant aux suppressions d’emplois et aux pénalités financières qui ne sont pas suffisamment conséquentes pour dissuader les entreprises de fermer des postes.

    À propos de l’épineux sujet du budget proposé par Michel Barnier qui est loin de faire consensus, le député Insoumis menace le Premier ministre d’une motion de censure s’il faisait voter son budget par 49.3. « On a profondément changé le budget pour mettre à contribution les plus riches », explique-t-il, évoquant les 10 milliards d’économies trouvées en faisant participer les 147 milliardaires français. « Si Monsieur Barnier ne veut écouter personne et faire un 49.3, il y aura évidemment une motion de censure, et si le Rassemblement national décide de ne pas la voter, il sera le complice des applications des mauvaises recettes du gouvernement. »

    Questionné à propos d’une possible candidature de Jean-Luc Mélenchon à la prochaine présidentielle, Manuel Bompard reste vague et décrète que la priorité reste de « de faire en sorte qu’on ouvre un nouveau chemin pour notre pays qui a beaucoup souffert de la politique de monsieur Macron et aujourd’hui de Monsieur Banier, et pour ça, il faut renverser le gouvernement, puis destituer ou faire démissionner le président de la République. »

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  • Une taxe sur le sucre efficace ? - Michel-Édouard Leclerc est l'invité des 4 vérités mardi 29 octobre 2024
    Oct 29 2024

    Un rapport publié fin octobre 2024 par Bloom qui a testé près de 150 boîtes de thon en Europe a mis en lumière la présence de mercure dans ces conserves. En association avec Foodwatch, les deux ONG révèlent que 57% des boîtes de thon seraient contaminées et appellent la grande distribution à prendre des mesures d'urgence. Michel-Édouard Leclerc, président du groupe E. Leclerc est l'invité des 4 vérités mardi 29 octobre 2024. Il se dit ouvert à la discussion et au retrait de produits dangereux mais n'a reçu encore aucune alerte de la part des ONG citées.

    La question de l'alimentation est au cœur de l'actualité et du débat budgétaire. En effet, la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq s'est montrée favorable à l'instauration d'une taxe sur les produits les plus sucrés. Est-ce une bonne idée pour inciter les Français à manger plus sainement tout en trouvant de l'argent pour les finances publiques ? Pour Michel-Édouard Leclerc , « se battre contre l'obésité, le diabète suppose qu'on développe tous les moyens nécessaires » mais la taxation n'est peut-être « pas la meilleure arme ». Les consommateurs ont été durement frappés par l'inflation pendant trois ans et ce supplément de taxe pourrait être mal perçu dans le contexte actuel. Michel-Édouard Leclerc déclare qu'il y a « trop de taxes », qu'il n'est pas pour les taxes « morales », « punitives » mais qu'il faudrait investir dans « l'éducation » et la mobilité sur la durée.

    La suppression d'un jour férié a également été évoquée pour augmenter les recettes de l'État, en tant que chef d'un groupe de grande distribution il affirme qu'il faut « calmer le jeu ». « Ce n'est pas un bon contexte pour dire aux gens qu'il faut qu'ils travaillent plus ». Il questionne en outre l'intérêt de cette suppression et s'interroge quant à son efficacité, une telle journée de solidarité existant déjà.

    Inflation, la fin de la crise ?

    Selon l'INSEE l'inflation poursuit son ralentissement, comment se traduira cette baisse des prix dans son enseigne ? « Cela fait 6, 7 mois que l'on est dans une vraie désinflation » « sur deux ans aujourd'hui on est à 8% ». Le président de l'enseigne E. Leclerc explique que si l'inflation baisse, pour certains produits pour lesquels elle a été très importante comme les pâtes, le prix de ces denrées ne baissera pas. Il affirme que son enseigne va prochainement entrer dans un « round de négociation » avec pour objectif « d'aller chercher des baisses ». Pour autant, la tâche ne s'avère pas aisée car les entreprises, dans le contexte budgétaire actuel et avec la peur d'une augmentation des taxes ne sont pas favorables à une baisse de prix.

    Le contexte social n'est pas favorable, les ONG et la banque alimentaire chiffrent à environ 1 million l'arrivée de « nouveaux pauvres » depuis 3 ans qui n'achètent que des prix bas. Cela se traduit par des consommateurs qui achètent des premiers prix, sautent des repas ou font l'impasse sur des soins. Les Français sont aujourd'hui « pris par les dépenses contraintes » et la partie arbitrable « se réduit ».

    Interrogé sur une autre crise qui semble remonter, celle des agriculteurs, Michel-Édouard Leclerc rappelle qu'il n'y a pas eu de réponse politique. Pour la partie distributeur qui le concerne, il déclare être d'accord pour fonctionner selon les deux principes proposés par les agriculteurs mais il faut que les industriels soient transparents.

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  • Budget, un 49-3 incontournable ? - Jordan Bardella est l'invité des 4 vérités du Lundi 28 octobre 2024
    Oct 28 2024

    Le gouvernement confirme ce lundi 28 octobre qu'il doit trouver 5 milliards d'euros supplémentaires d'économies. Parmi les pistes évoquées pour y parvenir : la suppression d'un jour férié. Jordan Bardella, président du Rassemblement national est l'invité des 4 vérités ce lundi 28 octobre 2024, il dénonce un budget "profondément injuste". Ce budget selon lui ne s'attaque pas aux "économies de bon sens qui sont attendues par les Français". Il cite pour exemple l'augmentation de la contribution au budget de l'Union européenne et des taxes sur l'électricité.

    Lors des discussions à l'Assemblée nationale, il affirme que les députés de son groupe ont été les "seuls avocats de la France du travail". Il déplore un "simulacre de démocratie", la majorité a selon lui déserté les bancs de l'Assemblée nationale en attendant l'activation d'un 49-3 pour venir imposer "un budget qui ne correspond pas à une majorité de français". La Gauche quant à elle, fait preuve d'un "sadisme fiscal sans nom" qui "rivalise d'inventivité" pour augmenter les taxes sur "les bouteilles d'eau" ou les "chaudières à gaz".

    En cas de 49-3 quelle serait la position du Rassemblement National ? Le groupe voterait-il une motion de censure ? Notre invité affirme ne pas avoir tranché sur cette décision mais n'exclut pas cette possibilité. Il dénonce des choix "cyniques" de la part du gouvernement qui ne permettent pas de faire des économies comme l'augmentation de l'AME.

    Sur la suppression d'un jour férié pour faire des économies "ce n'est pas le sujet" pour Jordan Bardella qui rappelle que l'enjeu de cette discussion budgétaire c'est de "lutter contre le gaspillage" mais surtout "relancer la croissance". Les fonctionnaires sont également dans le viseur du gouvernement, en effet, le ministre en charge propose de passer leur jour de carence de un à trois. Une mesure à laquelle le président du Rassemblement national est favorable à condition que les potentiels 900 millions d'euros qui seraient ainsi économisés puissent être utilisés pour "financer des mesures en faveur du pouvoir d'achat".

    Maroc, visite d'État d'Emmanuel Macron

    Le président de la République et le ministre de l'Intérieur sont en visite d'État au Maroc. Bruno Retailleau a exprimé vouloir contraindre le Maroc à reprendre ses ressortissants qui ont été arrêtés en situation irrégulière. Jordan Bardella s'exprime en faveur de cette mesure et du rétablissement de liens diplomatiques avec des pays du Maghreb. Des liens rompus selon lui par le président de la République depuis 7 ans. Le Maroc est "un grand pays" et dans le cadre de "la maîtrise des flux migratoires nous aurons besoin de passer des accords avec des pays du Maghreb". La difficulté aujourd'hui c'est que certaines nations ne veulent pas "récupérer leurs ressortissants". Avec ces pays il faut utiliser des "leviers diplomatiques" pour permettre de faciliter le retour de "délinquants et criminels étrangers qui n'ont rien à faire sur notre sol".

    Interrogé sur la possibilité de faire payer l'entrée de la cathédrale de Notre Dame pour financer la restauration des autres églises, notre invité se dit favorable à cette mesure. Les églises sont le patrimoine de tous les Français et il est utile de mobiliser "toutes les forces vives de la nation pour permettre cette reconstruction". Si cette proposition va à l'encontre du principe de gratuité du diocèse, il ne se résous pas à voir notre "ruralité tomber en ruine" et "tout ce qui doit être entrepris pour rénover notre patrimoine doit être fait".

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  • Budget, triste spectacle à l’Assemblée… Paul Vannier est l'invité des 4V du 26 octobre 2024
    Oct 26 2024
    La montée des tensions au Moyen-Orient atteint un nouveau sommet avec des frappes de précision lancées en Iran dans la nuit du vendredi 24 octobre 2024. Ces actions visent des sites stratégiques, exacerbant l’instabilité dans la région déjà marquée par des rivalités politiques et religieuses. Les États voisins et les puissances internationales s'inquiètent de possibles représailles et de l'effet d’entraînement sur la sécurité régionale. Ces tensions révèlent des alliances changeantes et rappellent combien la paix reste fragile dans cette région marquée par des décennies de conflits et de méfiance. Une escalade de plus que La France Insoumise avait anticipé : « Nous alertons depuis longtemps sur le risque de voir la guerre se généraliser à la région. Il faut arrêter le criminel Netanyahou […] il faut le contraindre à cesser d’être dans la guerre à outrance » affirme Paul Vannier, député LFI du Val d’Oise. Ce dernier appelle à un cessez- le-feu qui ne peut se conclure que par un embargo sur les armes israéliennes pour marquer « une rupture et la suspension d’accords d’association avec l’Union européenne et Israël ». En parallèle, les tensions sont également palpables au sein de l’Assemblée nationale. Les débats autour des budgets 2025 cristallisent les divergences d’opinion entre les oppositions. Les coupes budgétaires proposées par le gouvernement pour réduire le déficit, notamment dans les dépenses publiques, suscitent des critiques, y compris au sein de la majorité. Certains élus dénoncent des choix trop restrictifs, craignant des impacts sur les services essentiels, tandis que d’autres réclament des réformes fiscales plus équitables. Ce bras de fer illustre les défis du gouvernement pour obtenir un consensus tout en répondant aux attentes économiques et sociales. Un véritable bras de fer avec une forte résistance du Nouveau Front Populaire. « Les députés du NFP font leur travail pour dégager des recettes au budget de l’État pour financer la transition écologique » explique Paul Vannier qui déplore le spectacle affligeant offert aux Français. Budget 2025 : la fracture du NFPL’alliance signée entre la droite républicaine et les macronistes semble sur le point de voler en éclat tandis que le Rassemblement National semble contre toute attente faire preuve de souplesse à l’égard du gouvernement Barnier. Le projet de loi de finance a été largement amputé de banc entier, parfois même à l’initiative de la majorité du Premier ministre. Même la mesure sur la surtaxe temporaire des grandes entreprises prévue pour deux ans, censée lever huit milliards d’euros en 2025 et quatre milliards en 2026, a été supprimée, conséquence d’un amendement déposé par LFI qui levait les taux. Pourquoi avoir décidé d’alourdir cette mesure ? « Nous avons besoin de recettes. Nous avons proposé d’augmenter les taux sur les très grandes entreprises, celles dont le chiffre d’affaires est inférieur à trois milliard d’euros par an. Il ne s’agit absolument pas de taxer davantage les TPE et les PME » explique notre invité. Ce durcissement fiscal temporaire suggéré par LFI visait à financer les services publics. Ce à quoi le RN s’est érigé contre : « Ils agissent de manière systématique en soutien de la politique de Monsieur Macron », au même titre qu’ils ont voté contre le rétablissement de l’ISF ainsi que l’augmentation de la flat taxe, pourtant revendiquée dans leur programme. Si l’alliance de droite se disloque, la coalition à gauche semble également vaciller. En effet, La France Insoumise a dénoncé le Parti Socialiste, responsable selon eux, du non rétablissement de l’ISF. « J’appelle tous mes collègues du NFP à être à la hauteur du mandat qui leur a été confié. Nous avons gagné l’élection législative donc nous avons les moyens d’agir » lance Paul Vannier. L’Assemblée a aussi retoqué l’article autorisant le gouvernement à taxer l’électricité à un niveau supérieur à la période d’avant crise inflationniste. Face aux nombreux blocages qui gangrènent le débat dans l’hémicycle, rien n’exclut le recours à l’article 49.3 en cas d’impasse parlementaire. « Nous agissons pour transformer ce budget d’austérité, le pire budget de la Ve République, à un budget de justice sociale […] nous déposerons une motion de censure pour faire tomber le gouvernement le plus minoritaire et le plus illégitime de l’histoire de la Ve République » défend Paul Vannier. Parmi les mesures phares portées par le NFP lors des législatives anticipées, l’abrogation de la réforme des retraites n’était pas à négocier. C’est la semaine prochaine que le Rassemblement National portera lui aussi une niche pour supprimer cette mesure tant décriée. La France Insoumise est-elle prête à faire front commun avec ...
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  • Budget : les débats s’éternisent - Véronique Lowagie est l'invitée des 4V du 25 octobre 2024
    Oct 25 2024
    Le budget, toujours le budget ! Alors que l’Assemblée nationale étudie le projet de loi finance 2025, une question se pose : la rigueur est-elle encore synonyme d'efficacité ? D'un côté, des annonces en faveur de l'investissement écologique et de la modernisation des services publics, de l'autre, des restrictions budgétaires serrées pour "maîtriser la dette." Les ministres tentent de jongler entre des priorités ambitieuses et une marge de manœuvre étriquée, tout en adressant des clins d'œil discrets aux électeurs de 2027. Mais le terrain est glissant : chaque coup de rabot menace d'affecter un peu plus le quotidien des citoyens, tandis que les promesses de "croissance durable" paraissent toujours aussi floues. Invitée sur le plateau des 4 vérités ce 25 octobre 2024, Véronique Lowagie, députée LR de l’Orne et vice-présidente de la commission des finances de l’Assemblée nationale, n’a pas l'intention d’expédier ce dossier, véritable clé de voûte qui devrait dessiner la ligne politique à suivre : « Le budget, c’est la déclinaison de toutes les politiques publiques du pays qui intéressent les Français. C’est très important » affirme-t-elle. Dans un pays fragilisé par la politique attentiste depuis les législatives anticipées, le gouvernement a considérablement serré la vis à l'Assemblée, retardant un peu plus l’échéance déjà bien à terme. À l’heure où la dette publique est dans le rouge, le budget 2025 doit donc être manipulé avec beaucoup de précaution. Si le budget présenté représente un déficit de 5,2% du PIB, le gouvernement se veut plus exigeant pour atteindre les 5%. Un véritable travail d’équilibriste à l’origine de nombreux amendements. Ce jeudi 24 octobre 2024, 25% des 3000 amendements ont été retirés par la gauche, tandis que la droite semble vouloir camper sur ces positions. De quoi amplifier les dissonances entre ces deux familles politiques irréconciliables, la gauche accusant la droite républicaine et le Rassemblement National de faire obstruction. « Nous avons intérêt à pousser nos propositions. Nous avons des convictions. Nous avons envie de faire avancer le gouvernement mais nous souhaitons aller plus loin » explique notre invitée qui se veut plus exigeante sur la question des dépenses publiques. « Le Nouveau Front Populaire n’a pas de leçon à nous donner parce qu’ils prennent beaucoup de temps dans la discussion sur les amendements » argue Véronique Louwagie. Dans cette grande chasse aux économies, une nouvelle augmentation des impôts avait été suggérée par certains acteurs politiques. Une proposition balayée d’un revers de la main droite par Michel Barnier qui avait rejeté en première lecture cette proposition. Depuis, le Premier ministre semble avoir réévalué sa copie. Seules les grandes entreprises seront concernées par cette « mesure temporaire » qui devrait renflouer les caisses de l’État à hauteur de « deux milliards d’euros » selon les calculs de l’ancien négociateur. Toutefois, il s’est engagé à ne pas toucher aux impôts des classes moyennes et des travailleurs. Cette position suscite des tensions dans son camp, certains, comme Gérald Darmanin, rejetant toute hausse d’impôt en contradiction avec les mesures fiscales précédentes en faveur des ménages et des entreprises. De même que Véronique Louwagie qui affirme qu’une augmentation des impôts « ne peut pas être le bon chemin ». « Nous avons en France, le taux de prélèvement obligatoire le plus élevé d’Europe […] cela nous met en difficulté donc nous devons nous engager à baisser ces impôts. Aujourd’hui, la trajectoire financière ne nous le permet pas. En 2024, notre déficit sera supérieur de 52 milliards à la prévision initiale » alerte la députée LR de l’Orne. Et d’ajouter « En 2025, la France sera obligée d’emprunter 300 milliards. Qui va rembourser ? Ce sont les générations futures. Nous devons préparer la vie de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous ne pouvons pas mettre perpétuellement des charges qu’ils devront supporter », martèle notre invitée qui insiste sur l’importance de diminuer les dépenses publiques, premier facteur d’économie, selon elle. Parmi les dernières mesures votées ces derniers jours, la demi-part fiscale des veuves et des veufs supprimée par François Hollande a été restaurée. Mais cette disposition a peu de chance de s’inscrire sur la durée… « Il faut que nous arrivions à trouver un équilibre pour ramener ce déficit à un niveau de 5% […] il faut trouver une manne de 60 milliards en allant sur des dépenses et les impôts mais uniquement exceptionnels et ciblés. Nous n’accepterons pas des augmentations d’impôt pérennes dans le temps » affirme Véronique Louwagie. Alors, reste-t-il encore une voie de passage pour ce budget 2025 ou le recours à l’article 49.3...
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  • Budget, coalition gouvernementale, 49.3 et crise agricole : Marc Fesneau est l’invité des 4 vérités du 24 octobre 2024
    Oct 24 2024

    Depuis l’arrivée de Michel Barnier à Matignon, une seule question est sur toutes les lèvres : arrivera-t-il à faire voter son budget ? Celui-ci, façonné en deux petites semaines, est actuellement en débat à l’Assemblée nationale. Au début de cette séquence budgétaire, plusieurs amendements ont été votés contre l’avis du gouvernement, avec des alliances entre la gauche et le Modem, qui fait pourtant partie de la majorité gouvernementale. Marc Fesneau, président du groupe Modem à l’Assemblée, n’y voit aucune fracture ni trahison : “On coconstruit et donc il y a des amendements qui sont portés par le groupe”. L’élu centriste rappelle : “Cela fait des années qu’on porte ces amendements.” Le but ? “Produire plus de justice fiscale et trouver des recettes”. En effet, le gouvernement Barnier vise l’objectif de 20 milliards de recettes. Le parti fondé par François Bayrou défend notamment le fait que la surtaxe sur les très hauts revenus, qui est limitée dans le temps dans le texte original, doit être allongé de manière illimitée. “La justice fiscale, c’est pas une fois, un an. La justice fiscale, c’est quelque chose qu’il faut rétablir”, affirme le président des Démocrates. “Je pense que nous avons besoin de construire entre nous une méthode.”, reconnait-il tout de même. Michel Barnier a avoué lui-même que le texte était perfectible, mentionne Marc Fesneau.

    Le député du Loir-et-Cher doit rencontrer le ministre du Budget le jeudi 24 octobre 2024 à ce propos : “il est normal que nous n’ayons pas tous le même point de vue”. Rien d’alarmant selon l’ancien ministre de l’Agriculture :“C’est comme ça que ça se passe dans tous les pays du monde démocratique”. Cette semaine, les députés devaient élire un nouveau vice-président de l’Assemblée nationale. Alors que la coalition gouvernementale était parvenue à réélire Yaël Braun-Pivet au perchoir, c’est le député écologiste Jérémie Iordanoff qui a été élu le mardi 22 octobre 2024, en battant la députée LR Virginie Duby-Muller. “Un échec”, reconnait Marc Fesneau. Toutefois, il souhaite mettre en lumière que les membres de son alliance ont surtout réussi à s’entendre ces dernières semaines. En revanche, le député du Loir-et-Cher regrette que la gauche ne fasse pas un effort de responsabilité.

    Depuis quelques jours, Marc Fesneau se présente à l’hémicycle avec un pansement au doigt. Une blessure qui n’a pas manqué d’interroger les journalistes, demandant si lui et Laurent Wauquiez en étaient venus aux mains lundi 21 octobre 2024 alors qu’ils se rencontraient pour parler du poste de vice-président à l’Assemblée que les deux présidents de groupe voulaient récupérer. Le président du groupe Modem, en réalité blessé en faisant des travaux, s’était empressé de répondre en blaguant : “Bien sûr !” Le jeudi 24 octobre 2024, Marc Fesneau s’explique dans les 4V : “Il faut toujours garder un peu de distance.”

    Vers l'utilisation du 49.3 pour le budget ?

    La veille, le mercredi 23 octobre, lors du Conseil des ministres, Michel Barnier a demandé l’autorisation de recourir au 49.3, rappelant l’ère Elisabeth Borne (qui l’a utilisée à 23 reprises). Une requête qui a été validée. Même si le Premier ministre n’a pas prévu de l’utiliser dès lors. L’Assemblée, elle, doit encore examiner 2937 amendements d’ici au mardi 29 octobre. Un timing très serré. Mais le président du Modem désire que ces débats aient lieu. “Qu’on puisse parler des grands sujets qui sont sur la table me paraît important. Après, on verra à quel moment le 49.3 est le plus opportun.”, déclare-t-il.

    Par ailleurs, un mouvement de contestation des agriculteurs semble se dessiner. Les syndicats d’agriculteurs ont été reçus par Michel Barnier et ont annoncé une journée de mobilisation à partir de la mi-novembre. Pour l’ex-ministre de l’Agriculture, “ils ont le droit d’être en colère, et d’être inquiets et déçus”. Celui-ci s’inquiète des conditions climatiques “très défavorables à la production agricole” depuis un an et demi. Marc Fesneau le martèle : il faut le plus vite possible améliorer leur trésorerie et surtout, préparer à la transition climatique.


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