Ce mardi 29 octobre 2024, le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a envoyé une circulaire aux préfets afin de reprendre le contrôle de l’immigration. Une écran de fumée pour Manuel Bompard, coordinateur de la France Insoumise et député des Bouches-du-Rhône, invité sur le plateau des 4 vérités ce mercredi 30 octobre 2024. Selon lui, « Monsieur Retailleau est un spécialiste en termes de communication », mais « à part la communication, il n’y a pas grand chose. » Il ajoute que le Républicain n’a « rien d’autre à proposer sur le sujet. »
Toujours au sujet de l’immigration, le ministre voudrait rétablir le délit de séjour irrégulier, une proposition que notre invité estime « scandaleuse. » « Quand quelqu’un arrive sur le territoire national, ce n’est pas un délinquant ou un criminel, c’est une personne qui cherche refuge, qui fuit généralement une situation de misère économique, une situation de guerre, et qui demande la protection de la France », explique l’Insoumis. Avant d’ajouter : « Il faut changer de politique en matière migratoire, arrêter de pointer du doigt les gens qui fuient une situation de misère et se poser la question de savoir comment ils devraient ne pas avoir besoin de partir. »
Mettant en avant le programme du Nouveau Front populaire, cet ingénieur affirme qu’il souhaite « régulariser l’ensemble des travailleurs et des travailleuses sans papiers, [...] c’est-à-dire toutes les personnes qui sont indispensables à la vie de la Nation, qui occupent un emploi. » Évoquant les métiers éprouvants le plus souvent accomplis par les travailleurs immigrés, il insiste : « Vous les connaissez comme moi, vous les voyez tous les matins dans les métiers les plus pénibles. Je pense que plutôt que de les stigmatiser à longueur de journée, il faut les applaudir, les remercier et les régulariser. »
Le NFP dans l’opposition
Fier représentant d’un parti opposé au gouvernement, Manuel Bompard fait honneur à la réputation de sa famille politique. Sur le plateau de Télématin, il critique tour à tour les mesures proposées par le Premier ministre, à commencer par sa volonté d’instaurer 3 jours de carence pour les fonctionnaires. Selon notre invité, « ce n’est pas une mesure de bon sens, c’est une mesure qui est scandaleuse, absurde et dangereuse. » Il précise qu’il ne s’agit pas d’un alignement sur le privé, contrairement à ce que voudrait faire croire que le gouvernement, car la majorité des employés du privé n’auraient selon lui pas accès à ces jours de carences. De plus, cette mesure participerait aussi à stigmatiser les fonctionnaires : « ça pointe du doigt les fonctionnaires en disant en quelque sorte qu’il ne sont pas vraiment malades quand ils sont absents. » Puis de conclure : « il faut arrêter de vouloir faire des économies en faisant peser la responsabilité sur les fonctionnaires. »
Même son de cloche au sujet de la vente de la filiale de Sanofi produisant le Doliprane à une entreprise américaine : Manuel Bompard estime la participation du gouvernement de 1 à 2% dans le capital de l'entreprise « ridicule ». « Comme si ça allait donner un quelconque poids au gouvernement pour peser dans les décisions qui vont être prises par le groupe », ajoute-il. Il exprime également ses peurs quant aux suppressions d’emplois et aux pénalités financières qui ne sont pas suffisamment conséquentes pour dissuader les entreprises de fermer des postes.
À propos de l’épineux sujet du budget proposé par Michel Barnier qui est loin de faire consensus, le député Insoumis menace le Premier ministre d’une motion de censure s’il faisait voter son budget par 49.3. « On a profondément changé le budget pour mettre à contribution les plus riches », explique-t-il, évoquant les 10 milliards d’économies trouvées en faisant participer les 147 milliardaires français. « Si Monsieur Barnier ne veut écouter personne et faire un 49.3, il y aura évidemment une motion de censure, et si le Rassemblement national décide de ne pas la voter, il sera le complice des applications des mauvaises recettes du gouvernement. »
Questionné à propos d’une possible candidature de Jean-Luc Mélenchon à la prochaine présidentielle, Manuel Bompard reste vague et décrète que la priorité reste de « de faire en sorte qu’on ouvre un nouveau chemin pour notre pays qui a beaucoup souffert de la politique de monsieur Macron et aujourd’hui de Monsieur Banier, et pour ça, il faut renverser le gouvernement, puis destituer ou faire démissionner le président de la République. »