Loin de moi de prôner la violence en intervention, car il y a bien une bonne raison que des thérapies comme le cri primal a disparu du paysage, malgré une forte popularité dans les années 70.
En plus de ne pas avoir fait leur preuve scientifiquement, ces mouvements ont connu des dérives importantes. Arthur Janov qui est à l’origine du cri primal est décrit par plusieurs comme un être imbu de lui-même et prônant une vision dogmatique. Il pourrait faire penser à un gourou.
La psychologie positive qui domine le paysage de la psychologie actuelle depuis plus de 25 ans repose sur une vision beaucoup plus saine et éthique.
Mais pourquoi alors parler de Janov et du cri primal?
Il demeure qu’il y a certaines idées qui méritent notre attention encore maintenant.
Par exemple, comment aider une personne troublée depuis l’enfance et qui en est même venue à ressentir des symptômes physiques? Malheureusement, des explications intellectuelles demeurent souvent sans effet à un sentiment de vide infini.
Pour affronter un mal existentiel, il semble pertinent d’oser remonter dans l’émotion originelle et affronter ce démon au fin fond de soi. Il y a forcément un passage douloureux pour contrer une douleur profonde et des mécanismes de défense bien ancrés.
Le cri primal a été d’abord conçu en réaction au manque de résultats concrets dans la psychothérapie et surtout du côté de la psychanalyse.
Quelques années plus tard, Claude Allais, un praticien français a revisité la vision de Janov en parlant d’analyse primale, ce qui a donné lieu à un livre en 1980. Bien qu’il se base sur le cri primal, il sait se montrer critique envers Janov, faire preuve de plus d’humilité et amener des nuances importantes sur les pratiques à adopter. Par exemple, selon lui, l’approche doit absolument être adaptée en fonction de la personne et de son besoin.
Si je ne me voyais pas parler de cri primal dans mon Balado à cause de certaines de mes valeurs, je trouvais instructif d’explorer la vision de Claude Allais.
Cette démarche m’apparaissait cohérente avec la mission de Balado d’explorer des avenues inusitées pouvant être parfois déroutantes.
Il demeure que le cri primal fait partie intégrante de l’histoire de l’intervention.
Il est intéressant de noter que John Lennon a effectué lui-même cette thérapie, ce qui fut à l’origine de son premier album solo et a des chansons comme Mother et God.
Le nom du groupe des années 80 Tears for Fears tire son inspiration d’un livre de Janov. La totalité des chansons de leur premier album (The Hurting) abordent la vision de Janov. Ce volet fera l’objet de mes réflexions personnelles.
Pour cet épisode, je ne suis pas parvenu à une position claire sur les grandes questions évoquées. Je vous invite plutôt à écouter cet épisode comme un voyage en terrain inconnu.
Ordre du jour
0m23: Introduction
24m01: Présentation du livre
27m54: Mise en contexte pour mieux comprendre l'analyse primale
38m55: La problématique des traumatismes selon l'analyse primale
42m50: L'isolement primal, la solution radicale au mal de vivre
57m07: Réflexion personnelle
Pour encore plus de détails, consulte la page web de l'épisode