• Episode 8 - Le Club Dorothée – La Madeleine de Proust de notre jeunesse
    Jan 31 2025

    Le Club Dorothée : La Madeleine de Proust de notre jeunesse

    Le Club Dorothée. Si ces trois mots vous font vibrer, si votre cœur bat plus fort rien qu’à l’évocation de ce grand moment de télévision, c’est probablement que, comme moi, vous avez été un enfant des années 80 et 90, cette époque bénie où l’animation et la pop culture ont pris un tournant décisif dans nos vies.
    Alors, aujourd’hui, je voudrais rendre hommage à ce club, à cette famille télévisuelle qui a, sans qu’on le sache vraiment, formé notre vision du monde et modelé nos rêves d’adolescents.

    Je me souviens encore de l’extase de chaque mercredi après-midi, quand je savais qu’à 13h30, c’était le moment : Dorothée, avec sa voix d’ange, sa bonne humeur à toute épreuve, débarquait sur nos écrans, nous offrant un cocktail de chansons, de gags, d’interviews de stars, de sitcoms improbables et, surtout, de mangas révolutionnaires. Oui, Dorothée était notre guide, un peu comme une maman télévisée. La douceur d’une voix qui nous réconfortait, tout en nous embarquant dans un tourbillon de folie douce.

    À l’époque, chaque chanson, chaque émission, avait un pouvoir magique. Les cassettes audio de Dorothée étaient une véritable obsession. Ah, Un amour de vacances de Christophe Ripert ! Je l’écoutais en boucle. Et puis, Hélène… cette douce Hélène. J’étais amoureux, bien sûr. Mais à l’époque, dans mon petit esprit d’enfant, je croyais sincèrement qu’un jour, à la fac, je serai aussi cool que les étudiants de Hélène et les garçons et que je passerais mes journées à boire du jus de tomate à la cafétéria.

    Le Club Dorothée, c’était bien plus qu’une émission. C’était un rituel. Chaque mercredi, on se préparait pour cette immersion dans des mondes parallèles. Dragon Ball Z, avec des combats épiques entre Gohan et Cell, qui nous faisaient bondir de notre canapé. Nicky Larson, ce détective privé vouant une obsession pour le femmes. Juliette, je t’aime, une chanson gravée dans les mémoires de toute une génération. Et, bien sûr, L’école des champions, où des jeunes footballeurs pourchassaient leurs rêves avec la même intensité que nous poursuivions nos révisions de devoirs.

    Mais les héros du Club Dorothée ne s’arrêtaient pas là. On a découvert les Power Rangers, Bioman, Flashman, et tout un univers de héros aux costumes fluo et aux pouvoirs surnaturels. Une passion qui est restée gravée en moi, encore aujourd’hui. Quand je vois un Power Ranger, je me sens presque nostalgique. Qui aurait cru qu’un jour, une telle série nous apprendrait à chanter en chœur « Go, Go Power Rangers ! » en le répétant frénétiquement dans notre salon ?

    Il y a aussi un autre souvenir qui me marque : la carte fidélité du Club Dorothée. Vous vous souvenez de cette petite carte ? Elle était le Saint Graal de notre jeunesse. Chaque année, le jour de notre anniversaire, on scrutait le générique de fin en attendant de voir si notre nom apparaîtrait en grand sur l’écran. Ce moment, aussi excitant que de découvrir qu’on allait recevoir une console de jeu pour Noël.
    Le Club Dorothée, c’était aussi l’occasion d’apprendre à rêver.

    Les émissions n’étaient pas seulement divertissantes, elles étaient nourrissantes. Elles nous ont appris l’amitié, la solidarité, l’humour décalé, mais surtout, l’importance de l’imaginaire. On a ri, on a pleuré, on a grandi avec elle, en nous nourrissant de ces séries et chansons qui, de manière subtile, ont fini par façonner nos jeunes vies.

    Alors oui, Dorothée, vous étiez notre maman télévisuelle. Vous nous avez permis de grandir dans un monde parallèle où tout semblait possible, où les dragons et les super-héros étaient aussi réels que la cloche du goûter. À vous, à toute votre équipe, et à toutes les belles âmes qui ont animé ces moments magiques, je dis merci. Parce que vous n’avez pas seulement animé nos après-midis, vous avez bercé nos rêves et fait briller nos yeux d’enfant.

    Merci Dorothée, pour tout ce que vous nous avez apporté. Vous serez toujours un peu notre seconde maman.

    Merci pour le Club, Dorothée.

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    6 mins
  • Episode 7 - Nuit magique
    Jan 17 2025

    « Nuit Magique » : La mélancolie d’une nuit parisienne et la quête de l’inaccessible

    Il y a des chansons qui semblent être la bande-son d’un moment précis de notre vie, comme une mélodie suspendue entre le rêve et la réalité. C’est ce qui m’est arrivé un soir d’octobre 2022, perdu dans les rues de Paris, avec pour seule compagne de solitude la chanson Nuit Magique de Catherine Lara.

    J’avais redécouvert ce morceau quelques jours plus tôt dans le film L’innocent de Louis Garrel. Cette mélodie m’a frappé de plein fouet, et quand je l’ai retrouvée dans ma playlist ce soir-là, elle est devenue comme un écho parfait à mon errance.

    Ce n’était pas une perte géographique, non. C’était une fuite métaphorique, une balade sans but à travers Paris, le cœur lourd de souvenirs d’une histoire d’amour non réalisée. Une fille, un rêve d’avenir commun, et la douloureuse certitude qu’il était trop tard pour envisager quoi que ce soit. La nuit était calme, Paris respirait lentement autour de moi, mais chaque pas semblait me mener un peu plus loin dans l’impasse du désir non satisfait.

    La chanson, elle, revenait inlassablement dans ma tête, avec ce refrain qui s’élève comme une invitation à s’abandonner à l’invisible. Le violon, cette touche presque magique, créait un paysage sonore aussi aérien que l’amour que je poursuivais sans jamais pouvoir l’atteindre. « Nuit magique… » chantait Catherine Lara, et il y avait dans sa voix, dans l’orchestre qui grandissait, une sorte de douce illusion, celle qui m’a poussé à rêver un peu plus longtemps, à repousser le moment de la fin.

    Je me retrouvais là, errant dans Paris, fuyant le retour chez moi, comme si cette quête sans fin pouvait m’offrir une solution. Mais plus j’avançais, plus la réalité se resserrait autour de moi. Je savais au fond que ce soir-là, comme tant d’autres, cette chanson n’avait de magique que son pouvoir d’évocation. Elle venait combler un vide, mais elle ne pouvait pas résoudre l’équation du cœur. Elle amplifiait la mélancolie, me rappelant tout ce que j’avais perdu et tout ce que je ne pourrais jamais avoir.

    Puis, enfin, après cette déambulation sans but, un métro est apparu, comme un phare dans la nuit. Je suis monté, emportant avec moi la mélodie hypnotisante de Nuit Magique, qui continuait de résonner dans ma tête. La chanson, même si elle parle de la nuit, de la magie de l’instant, a trouvé un écho particulier dans cette soirée-là. En dépit de tout, cette nuit d’octobre a eu quelque chose de magique. Perdre le sens du temps dans les rues de Paris, profiter de l’instant, s’émerveiller des théâtres illuminés, des néons des vitrines, des passants qui prennent une autre dimension dans l’obscurité… C’est aussi pour cela que cette nuit restera gravée dans ma mémoire. Parce qu’au fond, il n’y avait rien de plus magique que de simplement se perdre, de s’abandonner à la ville, de savourer cette solitude partagée avec les lumières et les sons de la nuit.

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    4 mins
  • Episode 6 - Noël
    Dec 20 2024

    Ah, Noël… Cette période où les souvenirs se mélangent, où la magie de l’enfance refait surface, même à l’âge adulte. Aujourd’hui, je vais vous raconter un de mes plus beaux Noël, celui où, pour la première fois, j’ai cru, vraiment cru, que le Père Noël était passé.

    C’était en 1994. Le froid était mordant ce soir-là à Paris. La ville, toute illuminée de guirlandes et de décorations, semblait figée dans un silence hivernal. Comme à chaque Noël, ma famille se préparait pour notre petite tradition : une sortie au cinéma. Et ce soir-là, la division des groupes était bien nette. D’un côté, mon père et mon frère aîné, fins stratèges du cinéma d’action, étaient partis pour voir le dernier James Bond, GoldenEye. De l’autre, ma mère, mon autre frère et moi, plutôt orientés vers la comédie familiale, nous étions allés voir Super Noël, avec Tim Allen. Un film léger, amusant, mais qui, d’une manière ou d’une autre, allait devenir bien plus spécial pour moi ce soir-là.

    Lorsque nous sommes partis, il n’y avait rien sous le sapin. Le salon semblait vide, calme, comme une scène qui attendait d’être jouée. Aucun indice n’aurait pu me faire suspecter ce qui allait se passer.
    Après la séance, nous rentrons tous à la maison, l’air encore imprégné de la magie du cinéma. Et là, alors qu’on franchit la porte d’entrée, un spectacle inattendu nous attendait. Les lumières du sapin brillaient, et, sous ses branches, des cadeaux étaient empilés. Une montagne de paquets soigneusement emballés, comme par magie.

    Il n’y avait aucun bruit de bottes qui traînent, aucun murmure de conversations suspectes. Non. Tout était parfaitement calme. Et pourtant, c’était bien là. Le Père Noël était passé, comme par enchantement.
    Je me souviens encore de cette sensation étrange et merveilleuse de surprise, d’émerveillement pur. Un instant suspendu, où la réalité et la magie se confondaient, où tout semblait possible. Il n’y avait pas d’explication rationnelle, bien sûr. Mais pour un enfant de quatre ans, la question ne se posait même pas. C’était Noël, et la magie était bien là, juste sous nos yeux.

    Ce soir-là, sous les lumières scintillantes du sapin, le vrai cadeau n’était pas seulement ce qui était empaqueté, mais cette certitude que, parfois, des choses merveilleuses peuvent arriver, même sans explication. Noël 1994 restera à jamais gravé dans ma mémoire, comme le Noël où, pour un instant, la magie a pris toute la place. Et ce souvenir, aussi simple soit-il, me rappelle que la magie de Noël n’est pas seulement dans les cadeaux, mais aussi dans ces instants partagés, ces petits miracles qui, pour un enfant, peuvent rendre le monde tout simplement merveilleux.

    C’était un Noël, un vrai, celui où le Père Noël est véritablement passé.

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    4 mins
  • Episode 5 - Les suites au cinéma, ou la grande quête du confort bien connu
    Nov 29 2024
    Bienvenue dans ce monde où la nouveauté n’est plus qu’un vieux concept, et où la véritable innovation, c’est… de copier-coller ! En 2024, les suites sont les reines du box-office mondial. Vous avez bien entendu : cette année, six des plus gros succès mondiaux sont des suites. Oui, Vice Versa 2, Deadpool 3 (ou comment Wolverine s’invite au bal de la chimie mutante), Moi, moche et méchant 4 (les minions, ils sont immortels, c’est prouvé), Dune : Partie 2, Godzilla X King Kong, et Kung Fu Panda 4 (quelqu’un a dit « trop, c’est trop » ?). Le message est clair : rien ne vaut un bon vieux retour en arrière, surtout quand ça rapporte des milliards. Mais pourquoi ce phénomène des suites cartonne-t-il autant ? Est-ce que l’originalité est morte ? Et surtout, pourquoi sommes-nous prêts à payer pour voir des histoires déjà vues ? Les suites : confort et sécurité avant tout Alors, pourquoi les suites font-elles recette ? Parce qu’elles nous rassurent, pardi ! Vous allez me dire : « Oui, mais les gens veulent toujours de la nouveauté ! » Eh bien non, mes amis, pas vraiment. Ce que le public veut, ce n’est pas tant des idées nouvelles, mais un bon vieux ticket pour un film qu’il connaît déjà, avec un peu plus de bruit, un peu plus de CGI, et surtout, un peu plus de… minions (oui, ils sont partout). C’est la même recette, mais en version « recyclée », comme un plat réchauffé qu’on retrouve dans la boîte de conserve de nos souvenirs cinématographiques. Prenez l’exemple de Deadpool 3. On a l’impression qu’à chaque suite, le film se fait plus grand, plus exubérant, mais au fond, c’est toujours la même chose : des blagues de plus, des combats de plus, et encore plus de violence irrévérencieuse. La vraie question, c’est : pourquoi tant de monde se jette sur ce confort cinématographique comme un chocolat chaud un jour de pluie ? La réponse est simple : c’est comme retourner dans votre canapé préféré. Ça vous fait du bien. Ça ne vous choque pas. Et au pire, vous aurez toujours un caméo surprise ou deux pour vous faire sourire. L’originalité, une espèce en voie de disparition ? Mais alors, est-ce que l’originalité est morte ? Non, pas totalement, mais elle a pris un bon coup de vieux. Regardez le flop monumental de Here de Robert Zemeckis ou de Horizon de Kevin Costner. Ces films, bourrés de bonnes intentions, ont fait un bide phénoménal au box-office. Pourquoi ? Parce que le public n’est pas prêt à risquer de se perdre dans un territoire inconnu, même si ça vient de grands réalisateurs. Non, ils préfèrent une valeur sûre, quelque chose qu’ils connaissent et qu’ils peuvent prévoir. L’originalité, c’est bien, mais Dune 2, c’est mieux. Mais attention : toutes les suites ne sont pas des réussites. Si les suites sont une manne financière, elles ne sont pas toujours synonymes de qualité. Prenons par exemple Joker 2. Cette suite tant attendue a non seulement perdu 200 millions de dollars à Warner Bros, mais en plus elle a été littéralement ridiculiséepar une partie de la profession. Il faut dire qu’après la puissance du premier film, difficile de reproduire la même magie. Et Gladiator 2… Ah, Gladiator 2… À ce stade, c’est plus un nanar à la Jesus 2 : Le Retour, qu’une véritable œuvre puissante. Peut-être que dans le 3, on aura droit à une scène où Maximus se relève de l’enfer pour nous dire : « C’est pas encore fini, mec ». Les stars sur le retour : une affaire de nostalgie ? é Mais attendez, la magie des suites ne réside pas que dans les scénarios. Elle permet aussi à des stars oubliées de revenir sous les projecteurs. Will Smithdans Bad Boys 4 ? On n’avait pas vu ce gars-là depuis… eh bien, sa méga gifle infligée à Chris Rock aux Oscar. Et que dire de Michael Keaton et Winona Ryder dans Beetlejuice 2 ? C’est comme revoir vos vieux amis de lycée, avec des rides et un peu de Botox, mais on s’en fiche, on est content de les revoir. C’est le principe même des suites : les stars reviennent, mais elles reviennent confortablement, comme dans un vieux pyjama, avec tout le monde qui les applaudit. Un modèle qui traverse les frontières Et bien sûr, ce phénomène n’est pas cantonné aux studios américains. Non, non, le modèle des suites est maintenant exporté partout, jusqu’en France. Cocorico et Chasse Gardée, deux succès de l’année 2023, vont eux aussi avoir droit à leur suite en 2025. Parce qu’en fait, pourquoi se casser la tête avec de nouvelles idées quand on peut juste ajouter un numéro deux à un titre et faire pleuvoir les billets ? Pourquoi inventer quand on peut capitaliser sur ce qui a déjà marché ? Un phénomène sociologique, voire thérapeutique ? Et si on regardait ça sous l’angle sociologique ? Le phénomène des suites, c’est un peu comme unethérapie de groupe pour cinéphiles. C’est l’histoire d’un ...
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    6 mins
  • Episode 4 - Les comédies romantiques : un mode d’emploi pour la vraie vie
    Nov 8 2024

    Bonjour tout le monde ! Ça faisait longtemps, hein ? Je vous ai manqué ? Non ? Bon, tant pis, moi je suis content d’être là.

    Vous sentez cette odeur de cookies tout juste sortis du four ? Ce plaid qui vous serre comme un câlin de votre grand-mère ? Et cette télécommande qui, mystérieusement, vous fait atterrir sur TF1 un mercredi après-midi ?

    Oui, c’est officiel : nous entrons dans la période de Noël. Les marchés scintillent, les guirlandes s’illuminent, et… les comédies romantiques squattent toutes les chaînes.

    Love Actually, Quatre mariages et un enterrement, Coup de foudre à Notting Hill… Ces films-là, vous les connaissez par cœur. Ils vous ont fait rire, pleurer, rêver. Et vous vous êtes forcément dit au moins une fois : « Mais pourquoi ça ne m’arrive jamais, ça ?! »

    Alors oui, c’est vrai, dans les comédies romantiques, tout a l’air plus simple, plus beau, plus magique. Il n’y a jamais de facture EDF en retard ou de Wi-Fi qui plante. Mais moi, aujourd’hui, je vais vous prouver que votre vie peut aussi être une comédie romantique. Si, si, je vous jure.

    Fermez les yeux. Imaginez : vous êtes Hugh Grant. (Et si vous êtes une femme, mettez Julia Roberts ou une autre icône à votre place, faites-vous plaisir.) Vous êtes Hugh Grant, donc. Vous vivez une histoire d’amour avec Andie MacDowell. Tout va bien. Jusqu’au jour où, BAM, elle vous quitte. Elle vous dit qu’elle ne vous aime plus. Elle claque la porte.

    Là, c’est la descente. Vous déprimez. Vous regardez son Instagram – oui, même Hugh Grant en 2024, il regarde les stories – et vous voyez qu’elle vit sa meilleure vie, pendant que vous, vous pleurez devant un pot de glace périmé. Et vous vous dites : « L’amour, c’est mort, c’est pas pour moi. »

    Erreur. Faux. Archi-faux.

    Parce que la vie, mesdames et messieurs, la vie, c’est bizarre. C’est imprévisible. Elle vous met des baffes, mais parfois, elle vous envoie des cadeaux. Vous ne savez pas encore, mais peut-être que demain, au coin de la rue, vous allez croiser votre Julia Roberts. Ou votre Ryan Gosling.

    Et là, tout change. Vous vivez votre comédie romantique. Avec ses maladresses, ses moments gênants, mais aussi ses instants magiques.

    L’amour, c’est ça. C’est pas parfait. C’est pas écrit à l’avance. Mais c’est là. Il est partout. Il peut arriver à n’importe quel moment. Alors, préparez-vous. Soyez ouverts. Et surtout, arrêtez de scroller Instagram : la vraie vie est devant vous.

    Et qui sait ? Votre happy end est peut-être juste au prochain café latte.

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    5 mins
  • Episode 3 - Les voiles rouges
    Oct 31 2024

    Los Angeles, 1987, la nuit.

    La ville s’étire sous un ciel noirci par les lumières artificielles. Ici, le calme n’existe pas vraiment. Au-dessus de nous, les étoiles sont presque invisibles, englouties par l’éclat aveuglant des néons et des panneaux publicitaires géants. Los Angeles ne dort jamais, elle veille, elle respire au rythme d’une frénésie qui ne s’éteint pas.

    Sur Hollywood Boulevard, la foule est toujours là, déambulant sous les enseignes lumineuses des cinémas, des boutiques souvenirs, des fast-foods. Des rires éclatent, des voix se mêlent, tandis que des silhouettes traversent les rues. Des groupes se forment, des solitaires traînent, et derrière chaque visage, un secret, une ambition ou une déception.

    Mais loin des projecteurs, dans les ruelles sombres, une autre réalité existe. Là, où la lumière vacille et où les ombres s’étirent comme des spectres, quelque chose guette. Quelque chose d’invisible, tapi dans l’ombre, attendant le moment propice pour frapper.

    C’est ici que le tueur aux voiles rouges rôde. Une silhouette massive et menaçante, invisible parmi la foule, traquant en silence. Ce soir, il a choisi sa proie : Kimberly Preston.

    Kimberly, star de films d’horreurs destinés aux vidéos club, ignorait tout de ce qui se passait à l’extérieur. Dans son loft chic, au cœur de Los Angeles, elle vivait sa vie insouciante, croyant être protégée par la distance qu’elle mettait entre elle et le monde. Mais elle ne savait pas que depuis des semaines, quelqu’un l’observait. Il la connaissait, chaque détail de sa vie publique et privée. Un regard, un sourire volé par les caméras, une interview où elle parlait de ses rêves… tout cela l’avait conduit à cette nuit.

    Fatiguée par sa journée où elle tournait des scènes du « train de l’enfer 3 », Kimberly enfila son justaucorps et alluma sa stéréo. “I’m Not a Animal” de Felony résonna dans son appartement, ses battements lourds et pulsants emplissant l’air. Elle commença sa séance d’aérobic, ses mouvements réguliers et précis synchronisés avec la musique. La ville à l’extérieur semblait si lointaine. Les passants, les voitures, tout ça s’effaçait derrière les murs de son loft. Ici, elle était seule. Ou du moins, c’est ce qu’elle croyait.

    Derrière la vitre, dans l’obscurité, des yeux l’observaient. Le tueur aux voiles rouges attendait, patient et silencieux. Il enfila ses gants en cuir, son rituel personnel avant chaque meurtre. La lame de sa machette brillait faiblement dans la nuit.

    Il avait tout prévu. Chaque détail. Cette nuit serait la dernière pour Kimberly.

    À l’intérieur, la musique battait son plein. Kimberly sautait, dansait, inconsciente du danger qui approchait. La porte s’ouvrit doucement, sans bruit. Le tueur était là, à quelques pas de sa victime, prêt à frapper.

    Un frisson d’effroi traversa la pièce lorsque la lumière vacilla soudainement. Kimberly s’arrêta, essoufflée, légèrement confuse. “Est-ce que quelqu’un est là ?” murmura-t-elle. Elle regarda autour d’elle, mais ne vit rien, juste l’obscurité qui l’entourait. Les ombres, pourtant, semblaient se refermer sur elle.
    Le tueur aux voiles rouges était désormais dans son dos, dominant l’espace, sa machette levée. Kimberly, ignorant toujours sa présence, reprit son souffle, se préparant à enchaîner un dernier mouvement. Mais alors, tout bascula.

    Un bruit sec, celui de la lame tranchant l’air. Puis, le choc brutal.

    Elle hurla, mais le cri fut étouffé par la musique toujours en fond. Ses yeux s’agrandirent d’horreur lorsqu’elle réalisa ce qui se passait. La douleur était fulgurante, l’adrénaline la submergea. Elle tenta de courir, de fuir, mais ses jambes la trahirent, s’effondrant sous elle.

    Le tueur, implacable, approcha, couvrant son corps tremblant d’un voile rouge, son rituel macabre complété. Pour lui, ce n’était pas simplement un meurtre. C’était une œuvre.

    Dans le lointain, les lumières de la ville continuaient de scintiller, indifférentes à l’horreur qui venait de se produire dans cet appartement anonyme.

    Le tueur, quant à lui savait qu’il n’était qu’au début de son œuvre et qu’un autre voile rouge viendrait compléter sa collection.

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    10 mins
  • Episode 2 - Batman Forever
    Oct 4 2024

    Bonjour à toutes et à tous,

    Voici mon second billet d’humeur. De quoi vais-je bien pouvoir vous parler aujourd’hui ?

    Quel enfant n’a jamais rêvé de devenir un super-héros ?

    Petit, je rêvais de devenir Batman. C’était presque une obsession. Pour moi, Batman était le héros par excellence : il n’avait pas de super-pouvoirs, risquait sa vie à chaque instant, et son côté torturé et sombre le distinguait des autres justiciers masqués.

    À l’époque, je regardais le dessin animé Batman diffusée sur France 3, j’étais captivé par le Batman de 1966 et je visionnais en boucle les deux premiers films signés Tim Burton.

    Nous sommes à l’été 1995. La Warner se prépare à sortir le troisième opus des aventures du chevalier noir. Le réalisateur Joel Schumacher prend la relève de Tim Burton, tandis que Val Kilmer succède à Michael Keaton dans le rôle de Batman.

    Batman Forever commence à faire parler de lui. C’est l’événement cinématographique de l’été.

    J’en parle tous les jours à mes parents et à mes frères, obsédé par l’idée de le voir au cinéma. À l’époque, YouTube n’existait pas encore, je me contentais donc des rares teasers diffusés à la télévision pour en faire la promotion.

    Puis le jour J est enfin arrivé. C’est dans un cinéma Gaumont que nous nous retrouvons pour assister à la séance tant attendue.

    L’excitation est à son comble. Je trépigne d’impatience que les bandes-annonces se terminent. Soudain, les lumières s’éteignent et un silence de plomb envahit la salle.

    Le logo de la Warner apparaît, la musique d’Elliot Goldenthal démarre, et me voilà happé pendant deux heures dans l’univers de Gotham City.

    Les lumières se rallument. La chanson de U2 résonne, marquant la fin du film. Je suis émerveillé, et plus que jamais convaincu que je veux devenir Batman.

    Ce moment restera gravé à jamais dans ma mémoire. Encore aujourd’hui, je m’efforce, à ma manière, de faire le bien autour de moi… comme le ferait Batman.

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    5 mins
  • Episode 1
    Sep 20 2024

    Par où commencer pour un premier billet d’humeur ? De quoi vais-je bien pouvoir vous parler ? Sujet drôle, triste, polémique, culturel ? Ah, mais c’est bien sûr, tout ça à la fois, puisque je vais vous parler de ce qui se passe dans *ma* tête. Et croyez-moi, c’est un joyeux bazar.

    Vous êtes déjà allé voir un film, et en sortant de la salle, une chanson vous hante ? Elle vous accroche, vous inspire, vous excite, vous apaise… Et là, c’est le début d’une obsession. Vous voulez l’écouter tous les jours, vous perdre dedans, rêvasser, et complètement lâcher prise.

    En avril dernier, je suis allé voir « Nous, les Leroy » de Florent Bernard. Une comédie dramatique sur une séparation. Sujet que, soit dit en passant, je maîtrise sur le bout des doigts… mais on en reparlera une autre fois, promis.

    Le film est touchant, drôle, avec une bande-son qui claque. Vous voyez où je veux en venir.
    Au détour d’une scène, BOUM ! Je redécouvre « Quand la ville dort » de Niagara. Et là, mes amis, c’est la gifle. Cette chanson de 1987 se marie à merveille avec l’ambiance nostalgique du film. Elle vous plonge dans un univers où la mélancolie urbaine côtoie l’énergie brute des synthés. C’est fascinant de voir comment un morceau peut traverser les époques et s’offrir une nouvelle jeunesse dans un tout autre contexte.

    À la sortie du cinéma, mon cerveau était en mode “replay”. Je l’ai écoutée en boucle, jusqu’à chez moi, bercé par les notes. Et là, j’ai réalisé : mais pourquoi j’avais oublié cette chanson ? Pourquoi diable me parle-t-elle désormais ? De bien de nombreuses questions que seul nos émotions peuvent y répondre.
    En conclusion, allez voir ce premier film de Florent Bernard. Et qui sait, peut-être que votre cerveau, lui aussi, vous suppliera de réécouter Niagara en boucle.

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    4 mins